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Brève histoire de la JOC

La JOC est créée en 1925 en Belgique par un prêtre d'origine ouvrière, Joseph Cardjin.

A cette époque, en France (tout comme en Belgique), les ouvriers et parmi eux, les jeunes sont éloignés de l’Église Catholique,qui, en quelque sorte ,est "en froid" avec le monde ouvrier et les organisations syndicales . Pour les jeunes, il existait  l'ACJF (Action Catholique de la Jeunesse Française). Elle était dirigée par des fils de la bourgeoisie qui, malgré leur bonne volonté et leurs tentatives en direction de la classe ouvrière, étaient bien éloignés des problèmes spécifiques des jeunes travailleurs. Ces derniers ne se retrouvaient pas en elle. Ils se retrouvaient parfois dans les Patronages mais  y étaient  mal à l'aise car leur statut de "travailleur" ou "apprenti" n'était pas pris en considération Leur statut de "jeune" aux yeux des autres n'était pas reconnu.

  • 1925 : les origines de la JOC
  • 1927 La JOC Française

A Clichy, Le Père Georges Guérin propose aux jeunes ouvriers qu'il rencontre de réfléchir, d'analyser ce qu'ils vivent, de se former et d'agir. Il les encourage à militer dans des syndicats et à participer à des groupes d'étude de la doctrine sociale de l'Eglise. Ses efforts participent aux tentatives de réconciliation de l'Eglise avec la classe ouvrière. Il entend alors parler de la JOC belge par un prêtre du Nord de la France qui lui présente le journal de la JOC Belge. Il se rend vite compte combien la démarche Jociste est proche de ce qu'il essaie lui même de vivre à Clichy. Il s'aide alors des publications Jocistes et, dès 1926, a lieu la première réunion de la JOC à Clichy avec Georges Quiclet et une vingtaine d'autres jeunes travailleurs (apprentis). Convaincu que la JOC peut donner l'élan nécessaire à ses initiatives, il fondera les premières sections de JOC de France à Clichy en 1927. Quelques visites de Cardjin en France donneront une impulsion supplémentaire et aideront à la reconnaissance de la JOC par l’Église. La JOC s'implantera presque simultanément dans le Nord de la France. L'ACJF, souhaitant garder cette organisation dans son giron, soutiendra la naissance et les premiers pas de la JOC, mais celle-ci s'en distinguera dès sa fondation.

  • La démarche Jociste

La JOC œuvre à la formation des jeunes travailleurs qui la décrivent comme "une école de vie". L'idée forte qui donnera son dynamisme au mouvement est celle de "l'entre-eux, par-eux, pour-eux"; un mouvement entre jeunes travailleurs, dirigé par des jeunes travailleurs, pour des jeunes travailleurs. Cette dynamique donnera ensuite naissance à d'autres mouvements d'action catholique de jeunes (JAC, JEC, JIC). La JOC organise d'abord des "cercles d'études" puis propose aux jeunes travailleurs de faire "révision de vie", selon une méthode simple et  dynamique. C'est le  "Voir, Juger, Agir". La JOC redonne dignité et fierté aux jeunes travailleurs. Ils sont Jocistes et fiers de l'être. Ils arborent l'insigne de la JOC sur leurs veste. La célèbre phrase de Joseph Cardjin "un jeune travailleur vaut plus que tout l'or du monde parce qu'il est né de Dieu" sera un leitmotiv que s’approprieront toutes les générations de Jocistes. La démarche Jociste conduit les jeunes travailleurs non seulement à s'interroger sur le sens de leur vie à la lumière des Évangiles mais aussi à s'engager et à agir pour changer la vie, les rapports entre les hommes et donc la société... Pour la JOC le message du Christ va jusque là, ce qui fera d'elle l'enfant terrible de l’Église. La JOC se définit comme duale : organisation de jeunes travailleurs (partie prenante du mouvement ouvrier) et mouvement d’Église. Elle sera souvent incomprise et contestée par beaucoup de chrétiens, par d'autres mouvements d’Église, et même parfois par le clergé. Son implication dans la société et ses prises de positions dérangent et certains considèrent comme "pas très catholique" sa façon d'annoncer les Évangiles aux jeunes travailleurs. De fait, par les actions qu'elle développe la JOC se propose aux jeunes travailleurs. C'est d'abord la vie des jeunes travailleurs qu'elle veut voir s'exprimer plutôt que la doctrine de l’Église. Proposant son journal "La Jeunesse Ouvrière" ou encore un tract, plutôt qu'une Bible, on lui reproche "d'avancer cachée". Mais la JOC rejoindra ainsi de nombreux jeunes qui étaient loin de l’Église et qui sans la JOC et sa démarche originale n'auraient jamais ouvert la Bible et connu le message du Christ. Elle formera, parmi eux, des générations de "militants chrétiens" dont les engagements et les choix de vie rayonneront d'une Foi chevillée au corps. Comme le disait le Père Guérin "Par la JOC, l’Église est indigène en classe ouvrière".

  • La JOCF

La « version féminine de la JOC » est créée dès 1928 sous l'impulsion de Jeanne Aubert.

La JOCF, suivra les mêmes intuitions que la JOC, « entre-elles, par-elles, pour-elles » en direction des jeunes travailleuses. Les deux organisations travailleront en étroite collaboration avec des campagnes d'action communes. Elles se définiront comme deux organisations d'un même mouvement : la JOC. Et ce, jusqu'à leur fusion en une seule organisation en 1987. Bien souvent, comme dans ce bref historique, le terme « JOC » concerne le mouvement tout entier et non seulement son organisation masculine. La JOCF mènera des actions bien spécifiques comme en 1947 où elle proclame "Dans l'avenir, il n'y aura plus de bonnes, mais des professionnelles de maison". Elle obtient, en 1951, la signature d'une convention collective pour les employées domestiques, avec la CFTC et la CGT. C'est le début de la professionnalisation de ce métier. Plus encore qu'à la JOC, la dualité mouvement d’Église et organisation de jeunes travailleuses est un difficile défi, les débats sont récurrents  à ce sujet dans la JOCF, qui à faillit faire scission au début des années 70. Le même débat aura lieu dans la JOCI (JOC Internationale) et conduira à une scission et à la création de la CIJOC (Coordination Internationale des JOC).

  • Le développement et l'action de la JOC

La JOC (JOC et JOCF) se développe rapidement dans toute la France. Dans un contexte industriel et ouvrier, elle devient vite un mouvement de masse. Ses actions contribuent largement à son audience et à son développement. Les Jocistes se sont engagés partout où vivaient des jeunes travailleurs. Les conditions de vie des apprentis sont, dès les débuts, l'une des principales préoccupations de la JOC qui agira avec eux et en leur faveur tout au long de son histoire. Elle contribuera ainsi à l'évolution de la législation du travail en faveur des apprentis. Elle organisera deux rassemblements nationaux des apprentis en 1974 et en 1994. En 1935, elle crée des bureaux de placement dans la plupart des villes industrielles. (L’État reprendra le principe pour créer l'ANPE en 1967). En 1935 encore, elle ouvre le premier centre d'orientation professionnelle de France. Sous l'occupation, la JOC refuse de se plier à l'ordonnance du 28 août 1940, qui interdit les associations. Malgré les pressions de l’Église, largement favorable au Maréchal Pétain, le mouvement radicalise son opposition au régime de Vichy. Le 3 août 1943, la Gestapo ferme le secrétariat général de la JOC et arrête son aumônier général, l'abbé Guérin. Le mouvement, contraint à la clandestinité, se rapproche alors du Conseil national de la Résistance. Des jocistes choisissent le maquis et la Résistance. D'autres partent au Service du travail obligatoire pour soutenir leurs camarades. Certains seront déportés pour avoir mené des actions clandestines dans les camps de travail. La JOC crée le premier Foyer de Jeunes Travailleurs (1955) et s'associe avec d'autres organisations pour créer l'UFJT (Union des foyers de jeunes travailleurs). Elle met en place des permanences saison (1966). Elle milite pour permettre la création des missions locales et organise des comités de chômeurs et des permanences précarité (années 80).

  • La JOC Internationale

La CIJOC, c’est la Coordination Internationale de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne. Créée en 1986, elle rassemble aujourd’hui les JOC de 66 pays. Elle soutient les mouvements nationaux dans la mise en œuvre du projet de la JOC. Elle favorise leur développement ou leur fondation dans les pays où elle n’existe pas encore.

Elle favorise, soutien les échanges, la communication et la solidarité entre les différents pays et continents. Elle a un rôle de porte-parole des mouvements nationaux et de la situation des jeunes, de leurs aspirations et de leurs engagements auprès d’organisations et institutions internationales.

La CIJOC n’est pas un mouvement international mais une coordination, les JOC adhérentes ont la responsabilité de l’animer, de construire des projets et de la développer. Elle est officiellement reconnue par le Saint Siège depuis 1989 comme Organisation Catholique Internationale et comme Association de Fidèles. Pour que la CIJOC puisse remplir sa mission, les mouvements membres de la coordination élisent un Secrétariat International composé de 4 jeunes, accompagné d’un aumônier international nommé par le Saint Siège. La CIJOC est une chance pour découvrir d’autres réalités, d’autres pratiques spirituelles et militantes, d’autres manières de mettre en œuvre le projet de la JOC.



Coordonnées de la CIJOC

Via Dei Barbieri, 22
00186 ROME (ITALIA)
Tél - Fax : 0039 066865259
Mail : cijoc@tin.it
Le site de la CIJOC : www.cijoc.org

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